Préservons
le patrimoine
de Légugnon

À propos

En 2021 fut créé à Légugnon un comité de quartier.

Grandement intéressés, nous avons entrepris des recherches sur l’histoire de l’ancienne commune.

Parallèlement, nous nous sommes attachés à son ancienne chapelle et à son pigeonnier.

Nous avons alors eu la volonté de conserver ce patrimoine laissé malheureusement à l’abandon.

L’association se donne ainsi pour mission d’aider à chercher les moyens, matériels et financiers, pour sauver ce précieux héritage.

L’objectif

L’association LES AMIS DE LÉGUGNON créée à l’initiative de membres du comité de quartier de Légugnon a pour but la restauration et la valorisation du patrimoine de l’ancien village.

Elle voudrait être le moteur pour aider et booster toutes les initiatives publiques et privées permettant d’atteindre ce but.

Notre préoccupation la plus urgente est de refaire le toit du pigeonnier, qui a été démoli il y a une douzaine d‘années pour dangerosité. Les murs de la tour, non protégés prennent l’eau depuis, et il ne faudrait pas se retrouver rapidement avec un tas de cailloux. Une étude chiffrée d’une nouvelle toiture à l’identique a été faite.

Notre deuxième chantier est la restauration de l’intérieur de la chapelle du château, édifice désacralisé dont la ville d’Oloron est propriétaire. Nous aimerions en faire un lieu de rencontre pour tous, mais aussi une salle d’exposition pour toutes formes d’art et de culture.

Plus tard, mais peut être aussi en parallèle, nous voudrions retrouver l’emplacement de l’ancienne église Saint-Pierre, présente au seizième siècle dont le souvenir est totalement perdu.
Faire de nouvelles recherches pour retrouver des vestiges du balnéaire gallo-romain. L’abbé Xavier Montaud en 1876, découvre les ruines d’une salle de bains, les murs recouvert de marbre, des piliers d’hypocauste avec des briques. Monsieur Malherbe en 1926 lors d’arrachage d’arbres au verger, redécouvre des tesselles de mosaïque. À part le dessin de 1875 d’une brique déposé au musée de Saint-Germain- en-Laye, aucune trace d’autres vestiges.

L’association a aussi de nombreux projets, entre autres :

  • refaire la petite plage au bord du gave 
  • reconstruire le bac reliant Legugnon à Ledeuix
  • créer des chemins piétonniers
  • mettre en valeur les zones humides, sa faune et sa flore
  • renouer avec les fêtes traditionnelles aux Angles.

Historique

Histoire de Légugnon

Le village de Légugnon fut très anciennement occupé par l’homme, puisque des vestiges gallo-romains y ont été découverts. Il est fait mention de ruines d’une habitation, et selon la communication en 1875 de l’abbé Xavier Montaud, il s’agissait de bains romains (Lacoste 1927) avec un laconium rotonde de l’établissement balnéaire et deux foyers. Il a été trouvé par Monsieur Malherbe, en 1926 lors de l’arrachage d’un pommier dans le verger, des « nuclei » de pavements en mosaïque, des tuiles à rebord. Cet édifice antique se trouvait non loin du gave, dans un champ voisin de la maison Filore. Il occupait une sorte de cuvette protégée par une légère élévation du sol. À proximité jaillissaient deux sources dont les eaux avaient été captées.

Le village de Légugnon se nommait Lugunhoo en 1375, puis Lugunhon un peu plus tard, Loeguignon en 1784.

En 1385 lors du Censier de Gaston Phébus (dénombrement des maisons pour l’assiette des impôts directs) le village de Légugnon comptait 11 feux (1 feu correspondait à environ 6 habitants).

En 1784 le curé était Pierre Lafore. Fils d’un négociant d’Oloron, il avait succédé au curé Joseph de Rancès qui décéda à Légugnon le 23 février 1757 à l’âge de 88 ans et fut inhumé dans le sanctuaire de l’église Saint-Pierre. Il y avait à cette date 120 communiants, soit environ 150 habitants.

Carte de Roussel de 1718

Habitants :

    • 1793 : 201
    • 1800 : 123
    • 1806 : 158
    • 1821 : 160
    • 1831 : 145
    • 1836 : 164

Par ordonnance royale du 14 avril 1841 la commune de Légugnon est rattachée contre le gré de ses habitants à Sainte-Marie qui devient Sainte-Marie-Légugnon, qui fusionne avec Oloron en 1858. Le nom de la commune devient Oloron-Sainte- Marie. Le nom de Légugnon en tant que commune est définitivement perdu.

 Le quartier de Légugnon excentré de la ville a toujours été l’oublié, il l’est encore de nos jours, alors qu’il est devenu très important : hôpital, services de soins, supermarché, commerces, zone artisanale et industrielle, lotissements et pavillons résidentiels, mais aussi avoir le désagrément de posséder dans son périmètre, la station d’épuration et la déchetterie verte.

La chapelle de Légugnon

La chapelle inscrite à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques depuis 1993 est l’ancien lieu du culte de l’abbaye laïque de Légugnon.

La petite chapelle accolée au château est dotée d’un chevet roman surmonté d’un clocher, elle est l’illustration du style renaissance.

Ce petit édifice de 15,50 m de longueur et de 6,00 m de largeur ne présente à l’intérieur aucune particularité notable. À l’extérieur au contraire, avec sa superposition de toits, la chapelle de Legugnon fait un merveilleux complément au très beau paysage béarnais qui l’entoure. Il est à noter qu’en 1979, date de l’enlèvement de tous les objets, il y avait :

  • une toile de dimension importante (6,00 x 3,00m) représentant la remise par le Christ à Saint Pierre des clés du ciel
  • un autel magnifique en bois sculpté
  • un confessionnal, une armoire, un meuble de rangement de vêtements de messe, un petit corbillard, 3 bancs à dossier, 3 bancs, prie-dieu, fauteuil, chaises, 6 statues (Christ, Jeanne d’Arc)
  • 8 toiles dont une très belle descente de croix, un chemin de croix (12 stations dans cadre vitré), de nombreux objets liturgiques.

Si la chapelle a été sauvée de la ruine, c’est grâce à l’opiniâtreté de monsieur Jean-Pierre Boussary, qui en 1979 à obtenu de la part de la Sauvegarde de l’Art Français une subvention permettant de refaire la toiture de l’édifice.

 

 

INTERROGATIONS

L’histoire de la chapelle pose de nombreuses interrogations. Il serait intéressant que des spécialistes des églises anciennes du Béarn donnent leur avis.

La chapelle a-t-elle été construite en même temps que le château ?

Était elle accolée à celui ci ?

L’abbé lai et son entourage y avaient il seulement accès ?

Et ce par une porte donnant directement dans le château abbatial ?

La porte située sur la façade Nord, et surmontée d’un auvent de toiture était elle l’entrée de l’abbé lai ou celle des fidèles de la commune ?

Le Chrisme encastré au dessus a-t-il été récupéré dans l’ancienne église Saint-Pierre ?

En examinant la chapelle on peut s’apercevoir qu’elle a été construite au moins en trois fois, à l’origine un petit édifice rectangulaire avec un mur clocher supportant les cloches, la porte d’entrée de style renaissance, surmontée d’un auvent était située sur la façade Nord.

Dans un deuxième temps il a été bâti le chœur en arrondi, le clocher en bois couvert d’ardoises et la porte donnant sur le cimetière ouverte.

Dans une troisième phase la sacristie a été construite sur le côté Nord du chœur.

Il serait intéressant de pouvoir dater les différentes phases de la construction . Ces adjonctions successives ne dénaturent pas l’édifice et lui donnent même un certain charme baroque.

L’arrière du château côté Nord comporte un escalier monumental à double révolution construit sans doute fin du dix neuvième siècle, il se trouve que les piliers de départ ont l’air très anciens.

Du côté Est sur chaque pilier il a été sculpté une tête grotesque dont une a un trou dans la bouche et la fait ressembler à une fontaine.

Du côté Ouest les piliers ont sur le haut des têtes très érodées. Peut être que ces pierres proviennent de l’ancienne église Saint-Pierre ou en rêvant un peu du balnearium romain !

Nota : on trouve en 1319 Jean de Moncluc curé à Légugnon.

Le conseil municipal de Légugnon du 1er février 1812

Le premier février 1812 et en la maison commune, le conseil municipal a été assemblé où étaient présents les sieurs : Lacazette, Bellocq, Gabe, Taret et Labaquerre, membres du dit conseil municipal et avec monsieur Rivares, maire de la dite commune, celui-ci a dit :

 

que d’après la lettre de monsieur le préfet du département inscrite dans le mémorial de la ville sous la date du 11 novembre dernier, il a été autorisé à convoquer le présent conseil municipal pour renouveler la demande relative à une chapelle à obtenir pour la présente commune, laquelle il avait déjà délibéré le 2 novembre 1808, mais cette demande doit être renouvelée pour se conformer aux dispositions dictées par monsieur le préfet.

La présente commune est tellement éloignée de l’église Sainte-Marie que les personnes âgées faibles et infirmes seraient presque toujours et surtout pendant l’hiver et le mauvais temps, dans l’impossibilité de pratiquer les offices de leur culte et la généralité se trouverait sans secours spirituels. Il est donc du plus grand intérêt pour la commune d’insister sur le besoin et la nécessité d’obtenir que son église soit conservée au titre d’une chapelle.

Considérant deuxièmement qu’il devra octroyer au prêtre qui desservira la dite chapelle un traitement proportionné au travail de cette charge et aux facultés des habitants dans ce objet, il est arrêté qu’il lui sera payé une somme de 300 francs, un logement communal évalué à 100 francs par an, et attendu l’absence de revenus communaux, cette somme sera répartie sur les propriétaires domiciliés à la commune.

Considérant troisièmement qu’il sera permis de se servir de l’église, du cimetière, ainsi que des meubles, vases sacrés, ornements et autres effets qui se trouvent dans la dite église supprimée. En conséquence monsieur le maire est chargé de réclamer le droit de se servir des dits objets, à charge néanmoins par les habitants de pourvoir à leur entretien, qui peut être évalué à uns somme de 70 francs par an, comme il suit : 30 francs pour l’entretien des toits de l’église et murs, ainsi que du cimetière, 40 francs pour l’entretien du culte, et comme aussi de fournir tous les objets qui pourrait être nécessaire au service de la dite chapelle.

Considérant quatrièmement que pour se conformer aux autres dispositions de monsieur le préfet, il faut joindre la situation de l’église, du cimetière, ainsi que l’inventaire de tous les objets qui se trouvent dans la vieille église, et il faut renseigner l’étendue du territoire de la commune, la distance du chef-lieu de la paroisse et population. En conséquence après les vérifications faites, le territoire de la commune a une étendue de 600 arpents grosse perche ancienne mesure, la distance de la commune avec celle du chef-lieu est de demi-lieue et la population de la présente commune s’élève à 180 âmes.

L’état présent de l’église, du cimetière sera joint à la présente délibération, ainsi que l’inventaire des objets qui se trouvent présentement dans la dite église. Voilà pourquoi il demeure arrêté à l’unanimité des suffrages, que deux extraits seront faits, l’un sera adressé à monseigneur l‘évêque et l’autre à monsieur le préfet, et que monsieur le maire aura tous les moyens propres à assurer les demandes de la dite chapelle. Conformément aux vœux de tous les habitants.

Ainsi fait et délibéré à Legugnon le dit jour, mois et année.

Nota :

En 1810 : un ouvrier gagnait 1 franc par jour,
En 1827 : le budget de la commune de Légugnon s’élevait à : 876 francs 92 centimes soit : 3950 euros actuels

 

Fusion Légugnon – Sainte-Marie

Jacques Dumonteil

Le 2 octobre 1828 le sous-préfet d’Oloron avait proposé au conseil municipal du modeste village de 126 habitants de Légugnon de fusionner avec Sainte-Marie. Celui-ci avait refusé en excipant notamment de sa longue habitude d’indépendance. Le 27 avril 1838 le sous-préfet revenait à la charge en proposant cette fois la double réunion de Légugnon et de Bidos à Sainte-Marie. Le conseil municipal et les plus imposés de cette ville consultés approuvèrent le projet comme conforme à l’article 2 de la loi municipale du 18 juillet 1837, en considérant que les communes dont l’adjonction est proposée sont situées très à proximité de la ville et que, sous tous les rapports, elles semblent naturellement à en faire partie, particulièrement celle de Bidos, à cause de sa position sur la route royale d’Espagne, parait être sur cette route la continuation d’une des rues de la ville. Sainte-Marie on le voit n’hésitait pas dénier aux autres communes ce droit à l’existence qu’elle venait de défendre si âprement en face d’Oloron.

Bien entendu les 2 communes menacées refusèrent, embarrassée l’Administration transigea. Bidos, que Sainte-Marie lorgnait davantage, mais qui débordait sur la rive droite du gave d’Aspe du côté d’Oloron resta indépendante. Légugnon, plus lointaine mais située tout entière sur la rive gauche, fut annexée par ordonnance royale du 14 avril 1841. La petite commune rurale avant de disparaître, lança un cri pathétique :

« Légugnon ne devait pas s’attendre à une adjonction qui la blesse profondément dans ses habitudes, ses mœurs, ses besoins et ses intérêts En effet, Légugnon, on peut hautement le déclarer, est une de ces associations modèles qui se distinguent par une réputation de vertu antique, de mœurs vraiment patriarcales et surtout par son dévouement et sa soumission aux lois. Les discussions, les procès y sont inconnus parce que la communauté, qui ne forme pour ainsi dire qu’une seule famille, cède toujours à l’heureuse influence d’un administrateur intelligent, éprouvé et révéré par sa justice. Par des ressources sagement ménagées, il possède une jolie église et une maison d’école convenable, toutes ses familles sont propriétaires et livrées aux travaux agricoles. Or, les réunions à une ville essentiellement commerciale, dont les habitudes sont absolument opposées, les contraindre à se transporter à plus de 3 kilomètres pour les actes de l’état civil, et généralement pour les affaires exigeant le concours de l’autorité municipale ; c’est les exposer à perdre un temps précieux, à contracter par le contact de la ville des habitudes pernicieuses et funestes, c’est leur enlever sans nécessité la protection , la sage et vigilante direction locale dont ils ont le plus grand besoin ; c’est les punir en quelque sorte de leur dévouement, de leur empressement à satisfaire aux ordres administratifs ; c’est leur faire perdre, un instituteur communal indispensable à raison de l’éloignement. C’est par-dessus tout, une mesure impolitique, irritante, provoquant la désaffection d’une population dévouée mais atteinte profondément au cœur dans ce que l’esprit de localité a de plus sacré, et qui ne se soumettrait jamais, il faut l’avouer, qu’avec difficulté et une répugnance invincible. »

 

Le château de Légugnon

Le château de Légugnon à Oloron-Sainte-Marie (Pyrénées-Atlantiques, France) © Peter Potrowl

La famille de Perer

La famille de Perer dont l’origine doit être recherchée dans la bourgeoisie oloronaise a des caractères nouveaux, sa réussite est liée aux institutions qui se sont mises en place dés le début du règne d’ Henri II d’Albret (1503-1555).

Johanicot de Perer est l’abbé laïque de Legugnon jurat d’ Oloron en 1514. Son héritier Guilhem de Perer épouse Jeanne de Béarn, fille de Roger de Béarn et de Gratianne de Salies, fondateurs de la branche des Béarn-Salies. Ils ont 2 enfants Jacques et Catherine. Le fils incapable ou débile, c’est leur fille qui est l’héritière. Elle se marie avec Bertrand de Poeyland, baron de Hinx dans la sénéchaussée des Landes. Seigneur landais, Bertrand de Poeyland, l’époux de Catherine, se désintéresse de l’héritage des Perer. Leur fils aîné et héritier fit de même.

C’est ainsi que l’abadie de Légugnon est vendue après quelques vicissitudes pour 10 000 francs « borlés » en 1552 à Anchot de Mesples et sa mère (dite la demoiselle de Légugnon). Le fils aîné d’Anchot, Guicharnaud de Mesples, seigneur d’Aren est également abbé laïque de Légugnon en 1585.

Arnaud de Planterose, conseiller du roi, trésorier général ancien de la maison couronne et finances de Navarre est abbé lai de Légugnon.

Son fils cadet François de Planterose (son frère noble Jean de Planterose est abbé de Légugnon en 1700) vend en 1707 au seigneur Louis de Mirande, avocat à Oloron, la seigneurie et l’abbaye laïque de Légugnon. Le fils aîné de celui-ci, Pierre de Mirande, seigneur et abbé laïque de Légugnon, meurt en 1761 et c’est son frère Joseph qui hérite de la propriété. Il lègue en 1764 le titre et l’abbaye à son neveu, le seigneur Joseph de Lamouroux de Sainte-Marie, avocat.

Au début du 19e siècle le château est la propriété de Jean-Baptiste Rivares, natif d’Orin, marchand à Cadix en 1800 et maire de la commune jusqu’à son décès en 1839. Son fils et son épouse Adelaïde Crouseilles décèdent en 1936, son petit fils Jean-Louis Auguste hérite du château, il est élevé par sa tante célibataire Marie Marguerite Claire Crouseilles qui hérite du domaine.

À son décès en 1906, elle lègue à son petit neveu le docteur Paul Foix le château et les dépendances.

Le docteur Foix vend le 26 octobre 1929 le château à M. Malherbe, ainsi que le terrain pour la construction des maisons ouvrières de l’avenue du 14 juillet, pour la somme de 90 000 francs anciens.

Il est revendu le 25 octobre 2002 pour la somme de 160 000 euros à la SARL Chandler, qui réhabilite le château et les dépendances et transforme le tout en logements locatifs.

Le 23 septembre 2004, la SARL Chandler fait une cession gratuite du pigeonnier à la ville d’Oloron-Sainte-Marie.

 

Le château

Le château à été construit sans doute au début du 16e siècle par la famille de Perer à proximité de l’église Saint-Pierre dont l’emplacement et le souvenir ont aujourd’hui disparu.

C’était une maison à étage, au deuxième étage se trouvait la chambre dite de « Jeanne d’Albret » reine de Navarre de 1555 à 1572 et mère du roi de France Henri IV, qui y aurait selon la tradition séjourné quelques jours, au moment des guerres de religion et ce pour se rendre à Orthez depuis Pau et éviter les voies fréquentées.

La famille de Planterose qui la posséda ainsi que la seigneurie durant plus d’un siècle dut achever de lui donner son aspect actuel.

De la route, une allée longe le mur sud de la chapelle. Une grille au décor d’ondes s’appuie sur quatre piliers, ceux du milieu étant à refends et boules, et ferme une étroite cour. Le corps de logis prolonge la chapelle et s’ouvre vers le Sud.

Une façade relativement étroite superpose quatre niveaux de baies en deux travées disposées de part et d’autre d’une tourelle de plan carré en forte saillie au centre de la façade, plus haute de deux niveaux et percée uniquement au dernier, les fenêtres ont des encadrements soignés avec corniches saillantes. Des lucarnes à la capucine prolongent encore la verticalité.

À l’Ouest, une travée supplémentaire comporte une demi croisée et une toiture en pavillon. La porte s’ouvre au pied de la tourelle à l’Est, le reste de la cour est fermé par de vastes communs à grandes portes charretières, le rez de chaussée du corps de logis n’est qu’à usages domestiques.

Au Nord vers le jardin, la façade est précédée d’une petite terrasse, à l’étage, à laquelle on accède par un vaste escalier à rampes convergentes qui se terminent à l’Est par des masques frustes. Deux travées à chaque extrémité laissent au centre un large espace vide correspondant à la tourelle d’escalier de la cour. Il semble qu’il y avait là jusqu’au siècle dernier un pavillon bas couvert d’un dôme.

L’escalier de la tourelle est en bois avec rampe en épingle à cheveux. Au deuxième étage , une des pièces est dite « chambre de Jeanne d’Albret » , avec une vaste alcôve à encadrement en bois. Des cheminées à manteau de bois sculpté sont surmontées de motif divers en stuc dans plusieurs pièces.

À l’extrémité Nord-Ouest de la façade Ouest, une petite porte au rez de chaussée sur la cour ouvrait sur un cachot dans lequel on ne pouvait se tenir debout.

À l’Est se trouve une tour circulaire bâtie au début du XVI siècle qui était à toit plat avec lanternon et qui a été transformée plus tard en pigeonnier, elle avait un rôle défensif, attesté par les meurtrières encore visibles, tout particulièrement au rez-de chaussée et dans la partie supérieure.

Une seconde tour ronde flanquait encore en 1933 le mur de clôture au Nord du château, elle a été depuis détruite pour élargir la route au niveau du virage de la voie communale 19, face à la dépendance Nord.

Sur la carte de Roussel Claude datée de 1718, il existait déjà une allée cavalière bordée d’arbres sur les deux côtés (en partie encore visible de nos jours). Cette allée longue de plus de 200 mètres menait de l’entrée Sud du château à un petit bois et à un chemin de traverse allant au gave.

 

Les patronymes de Légugnon au cours des siècles

1385 Censier Gaston Phoebus:
Johanet de Laborde, P de Poyade, Bernat de Soberbielle, P de Minbiele, Carrere, P de Casamajor, Peyrot de Petrey, Motet de Maseres, Condor deu Casso, Deu Poey laus.

1399 Esterhen

1402 Bidau

1677 Bernard de Carrere Lai, Joseph Bernard

1738 Jean de Lacazette, premier jurat

1812 Conseil municipal :
Rivares (maire), Labaquere, Lacazette, Carrere, Larrieu, Casamayou, Laborde, Fillet, Gave dit Cazenave, Laret (conseillers)

1822 Baillere, Habas

1827 Sarthou, Bellocq

1832 Cadastre Napoléonien, nom des maisons :
Gouat aujourd’hui Lacau
Bireleste      == Gesse
Lahourcade == Lahourcade
Cazenave    == Narbeburu
Sarthou      == Malherbe
Laborde     == Lees
Piarette      ==
Maysounave == Tuharet
Lestanguet == Bernasque

Il y avait 28 maisons et 1 moulin

Principaux propriétaires cultivateurs :

Anglade, Bailleres, Bellocq, Benture, Carrere, Casanave, Filhet, Gabe, Labaquère,  Lacasette, Lapeyre, Planterose, Rivares
(Rivares et Planterose rentiers ayant des métayers.)

18 propriétaires possédent de la vigne

Surface totale de Légugnon : 227 hectares

Dont : 100 hectares de labour, 60 hectares de prés, 30 hectares de pâture, 10 hectares de vignes, 1,65 hectare de propriétés.

Curés Eglise Sanctus Petrus de Legunhoo

 1380 Jean de Moncluc

1536 Barthelemy de Luger

1690-1710 Pierre de Lailhacar : confesseur de Mgr de Revol évêque d’Oloron et traducteur en béarnais de son cathéchisme.

1710-1735 ? Devances

1740-1757 Joseph de Rances

1759-1803 ? Laffore

Le bateau de Légugnon

03/09/1599
« Permission, en faveur du sieur de Colomiès, seigneur de Legugnon, de mettre un bateau au lieu de Legugnon et le faire aborder au terroir d’Eslos, a la charge de l’homage et d’un fer de lance, de redevance, »
29/11/1747
« Pierre de Laporte, de la Marque Soquère de cette paroisse, s’est noyé, en passant à gué, au bateau de Legugnon ; les bœufs se sont aussi noyés et la charrette brisée, laquelle avec les bœufs noyés ont été trouves sur la nasse d’Orin et Ledeuix, Pierre Laporte s’est trouvé, huit jours après, au haut de la garenne de monsieur d’Orognen, territoire de Lay et a été enterré dans la dite paroisse, le huitième décembre de la dite année. Après une permission de la cour du Parlement, précédente procédure faite audit lieu de Ley. Et sur les conclusions de Monsieur le Procureur général, le parlement de Pau à permis qu’on ait donné à son corps la sépulture ecclésiastique . Le tout puissant ait voulu lui faire miséricorde. Il été agé d’environ 47 ans. »

 

Le moulin de Légugnon et la centrale hydroélectrique

À la fin du dix neuvième siècle, il y avait en face de la propriété Laborde (aujourd’hui Lees) le moulin de Légugnon, dont la concession était fondée en titres comme antérieurs de l’annexion du Béarn à la France (1620).

 

Il était exploité par M. Jean Cardesse et ses fils. Le 17 mai 1886, le moulin était mis en vente par licitation, la mise à prix était de 8000 francs.

Ce moulin était équipé de 3 paires de meules, mais il pouvait en être placées 5 comme dans l’ancien temps. Au nord de celui ci il existait les ruines d’un ancien moulin qui était mû par un bras de la Mielle.

Monsieur Pierre Cardesse, le meunier de Légugnon, était en discorde depuis 1890 avec la ville d’Oloron (il n’y eut jamais de véritable procès) au sujet de l’accès à la gravière qui se situait entre le canal d’amenée d’eau au moulin et le gave. Pour que les habitants accèdent à la gravière qui était aussi affermée par M. Jy, entrepreneur d’Oloron, il y avait un pont en pierre appartenant à la commune, d’accès impraticable, le chemin pour y accéder étant envahi par les broussailles ; et aussi un pont en bois situé en amont à côté de la prise du canal, il était la propriété de M. Cardesse mais celui-ci interdisait son passage.

Après de nombreuses procédures, une entente était conclue le 30 décembre 1911 pour que le pont en bois soit refait et praticable pour les habitants de la commune, à charge du meunier de fournir le bois nécessaire à sa reconstruction.

 

 

 

 

M. Cardesse vendait le 08 janvier 1912 son moulin aux frères Joachim et Modeste Laulhere (la servitude de passage était confirmée) qui allaient le transformer en usine hydraulique produisant l’électricité servant à alimenter leur usine de la rue de Rocgrand.

Le 26 avril 1922, maître Vignau vendait par licitation les biens des frères Laulhere, la centrale, possédant 680 chevaux équipés, à l’aide de 2 turbines de 340 HP et comportant un alternateur de 5000 volts, une ligne triphasée s’étendant jusqu’à l’usine rue de Rocgrand, une maison d’habitation pour le chef d’usine, terrains attenants et dépendances, pour la somme de 725 000 francs de mise à prix.

À titre de comparaison, à la même date, la villa Madrid avenue du 14 juillet se vendait avec tous les dépendances et terrains pour la somme de 200 000 francs.

En 1925 la centrale hydraulique était achetée par l’Énergie Industrielle, réseaux des Landes et des Basses Pyrénées, groupe qui a donné naissance avec d’autres à Électricité de France en 1945.

Actualités

Vie de l’association

Les membres du secteur paysager ont commencé la mise en valeur du patrimoine :

  • Nettoyage et enlèvement des végétaux autour du pigeonnier.
  • Accès au bac de La Naü.
  • Débroussaillage et enlèvement des troncs d’arbre à l’ancienne plage de Légugnon, avec en récompense la découverte d’un ancien lavoir alimenté par une source. Ce lavoir était ignoré de tous, l’association a prévu de le rénover cet été en période d’étiage.

La possible localisation de l’ancienne église Saint-Pierre et de l’ancien cimetière a été envisagée, elle se situerait derrière la façade nord du château, entre celui-ci et le gave.
Il existe une portion de mur de 80 cm de largeur, en appareillage de pierres plates synonyme d’un édifice important.
En prolongement d’un mur entre 2 cyprès on peut deviner l’entrée du cimetière, un des deux cyprès a été scié, son diamètre de 210 cm lui donne un âge d’au moins 400 ans.

Des recherches ont permis de compléter l’historique des propriétaires du château au 19e et 20e siècle, il ne manque plus que le lien entre Lamouroux et Rivarés.

Le 29 janvier à l’initiative de Mme Rossi, adjointe à la ville d’Oloron, nous avons eu la visite de Mme Perez-Sappia, architecte des Bâtiments de France. Cette rencontre amicale va nous permettre grâce à son aide de débloquer le projet de rénovation de la chapelle et du pigeonnier, et de le lancer sur les rails, tout en espérant que la route ne sera pas trop longue.

 

Assemblée générale le 19 décembre 2023

Le 19 décembre 2023 a eu lieu l’assemblée générale de l’association.

Il a été décidé de modifier l’objet et de l’élargir, il devient :

  • Revalorisation du patrimoine bâti et paysager du quartier Légugnon

  • Réhabilitation de l’ancienne chapelle et du pigeonnier

  • Recherches archéologiques des vestiges Gallo-romains

  • Organisation de manifestation culturelles, ludiques et festives

Le bureau à été formé, à savoir :

Président : Jean-Pierre Latrubesse.
Trésorier Coordinateur : Michel Louis

Membres : Hervé Perraud, Maïté Potin, Dominique Péricou, Michel Lacau, Andi Piasecki, Jean-Marc Gesse, Marie-André Barrault.

Responsable et membres de différents secteurs :

Paysages et parcours piétonnier :

Responsable : Hervé Perraud, Membres : JM Gesse, Michel Lacau, Andi Piasecki.

Bâtiments et historique :

Responsable : JP Latrubesse, Membres : D Péricou, Marie-André Barrault, Michel Louis

Manifestations :

Responsable : Maïté Potin, Membres : Hervé Perraud, Dominique Péricou, Jean Marc Gesse, Andi Piasecki, Marie-André Barrault

Contact

E-mail

lesamislegugnon@gmail.com

Téléphone

(+33) 06 26 32 50 07

Adresse

3 rue Frédéric Joliot Curie
64400 Oloron-Sainte-Marie
France

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