Le moulin de Légugnon et la centrale hydroélectrique

À la fin du dix neuvième siècle, il y avait en face de la propriété Laborde (aujourd’hui Lees) le moulin de Légugnon, dont la concession était fondée en titres comme antérieurs de l’annexion du Béarn à la France (1620).

 

Il était exploité par M. Jean Cardesse et ses fils. Le 17 mai 1886, le moulin était mis en vente par licitation, la mise à prix était de 8000 francs.

Ce moulin était équipé de 3 paires de meules, mais il pouvait en être placées 5 comme dans l’ancien temps. Au nord de celui ci il existait les ruines d’un ancien moulin qui était mû par un bras de la Mielle.

Monsieur Pierre Cardesse, le meunier de Légugnon, était en discorde depuis 1890 avec la ville d’Oloron (il n’y eut jamais de véritable procès) au sujet de l’accès à la gravière qui se situait entre le canal d’amenée d’eau au moulin et le gave. Pour que les habitants accèdent à la gravière qui était aussi affermée par M. Jy, entrepreneur d’Oloron, il y avait un pont en pierre appartenant à la commune, d’accès impraticable, le chemin pour y accéder étant envahi par les broussailles ; et aussi un pont en bois situé en amont à côté de la prise du canal, il était la propriété de M. Cardesse mais celui-ci interdisait son passage.

Après de nombreuses procédures, une entente était conclue le 30 décembre 1911 pour que le pont en bois soit refait et praticable pour les habitants de la commune, à charge du meunier de fournir le bois nécessaire à sa reconstruction.

 

 

 

 

M. Cardesse vendait le 08 janvier 1912 son moulin aux frères Joachim et Modeste Laulhere (la servitude de passage était confirmée) qui allaient le transformer en usine hydraulique produisant l’électricité servant à alimenter leur usine de la rue de Rocgrand.

Le 26 avril 1922, maître Vignau vendait par licitation les biens des frères Laulhere, la centrale, possédant 680 chevaux équipés, à l’aide de 2 turbines de 340 HP et comportant un alternateur de 5000 volts, une ligne triphasée s’étendant jusqu’à l’usine rue de Rocgrand, une maison d’habitation pour le chef d’usine, terrains attenants et dépendances, pour la somme de 725 000 francs de mise à prix.

À titre de comparaison, à la même date, la villa Madrid avenue du 14 juillet se vendait avec tous les dépendances et terrains pour la somme de 200 000 francs.

En 1925 la centrale hydraulique était achetée par l’Énergie Industrielle, réseaux des Landes et des Basses Pyrénées, groupe qui a donné naissance avec d’autres à Électricité de France en 1945.